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Actualité - 08.06.2025

Icare du Béryl, une histoire comme on les aime

Le 5 juillet, à Vichy, la Speed Cup proposera sa cinquième édition. Un remaniement s’est opéré en 2023, avec la création d’un circuit amont, le Speed Cup Tour. On y introduit alors un classement qualificatif pour la Speed Cup, devenue finale. Deux ans plus tard, le concept commence à avoir ses fidèles et élargit, année après année, sa base de participants. De nouveaux professionnels s’y intéressent. C’est notamment le cas d’Yvan Lacombe, entraîneur du leader Icare du Béryl, qui a fait de la finale un objectif. Rencontre avec un candidat à l’histoire attachante.

Incongruité lundi à Vichy dans le Prix de Grosbois lundi 2 juin à Vichy. Quatre concurrents affichent des gains supérieurs au plafond des gains imposés de 205.000 €. Et parmi eux, le plus riche est Icare Du Beryl (Al Capone Jet) avec un compteur qui dépasse la limite de 36.075 € ! L’explication est simple. Etape du circuit du Speed Cup Tour (SCT), l’épreuve (par ailleurs Quinté+ du jour) offre la possibilité aux participants des étapes précédentes de continuer leur aventure. Un aménagement astucieux pour favoriser la fidélité au SCT et encourager les vocations.
Et ça marche. Yvan Lacombe, entraîneur du fameux Icare du Béryl reconnaît avoir fait du de la Speed Cup un objectif : "Avec ma femme, on s’est pris au jeu du challenge. La finale est notre objectif et on veut défendre notre place de leader."

Le portrait d’Icare du Béryl est de ceux qui ne laissent pas indifférent. La vie du 7 ans pourrait s’apparenter à des montagnes russes, conjuguant des hauts et des bas, des moments de doute et d’incertitude et des séquences de bonheur. Icare du Béryl, c’est une saga familiale que nous raconte Yvan Lacombe

Un cadeau d'anniversaire de mariage

24h au trot - Icare du Béryl a connu bien des déboires en dernier lieu, le 2 juin à Vichy, dans la 6ème étape du SCT dont il a conclu 7ème.
Yvan Lacombe.- Sa performance est effectivement très bonne quand on sait qu’il a fait ses 1.500 derniers mètres avec une roue crevée. On peut dire qu’il aurait participé à l’arrivée sans cet incident de course. C’est dommage car l’épreuve était à sa portée mais le principal est que le cheval n’a rien et est bien rentré de la course.

Vous dites vous êtes pris au jeu du Speed Cup Tour. Dans quelle mesure ?
Y.L.- C’est après sa victoire à Cavaillon dans la 2ème étape du Speed Cup Tour que j’ai découvert le circuit et son principe. Je ne savais pas qu’on pouvait participer aux différentes étapes même en dépassant les gains maximum en raison des conditions spéciales. Du coup, je m’y suis intéressé car ce sont de belles épreuves pour des chevaux de 7 à 11 ans.

Icare du Béryl a participé à quatre étapes et est leader. La suite ?
Y.L.- Il ne participera pas à la prochaine étape de Feurs (le 13 juin) car il est moins pratique à main gauche. L’alternative pourrait être d’aller sur le Grand National du Trot de Toulouse (le 18 juin) mais son principal objectif est bien la Speed Cup de Vichy, le 5 juillet. Et comme ce sera une course tactique, il y sera avec un nouveau sulky et un nouveau driver.

Votre choix est fait ?
Y.L.- J’ai demandé Jean-Michel Bazire. S’il me confirme (ce qui semble être le cas car JMB est d’ores et déjà déclaré sur Icare du Béryl), il ira directement sur la Speed Cup. Je vais le préparer exclusivement pour cela. Et je veux mettre toutes les chances de mon côté. Quelqu’un m’a dit un jour : "Pour faire partie des meilleurs, il faut s’entourer des meilleurs." Icare a de la tenue et de la rate et devrait être capable d’enchaîner batterie et finale. Quant au mile, je ne suis pas inquiet car, là aussi, il ne faut pas oublier qu’il faut de la tenue. L’objectif sera de se qualifier pour la finale et de tenter de la remporter.

Icare du Béryl est propriété de vos deux filles et d’une de vos petites filles. C’est une histoire de famille ?
Y.L.- Complètement. Avec ma femme (Nadine), on l’a acheté aux ventes de Caen le jour de nos vingt ans de mariage pour 1.800 €. Mes filles Nolwenn et Gwendoline étaient avec nous. Je me souviens, c’était le numéro 2. Il était un peu ensellé. Je trouvais qu’il avait un super papier maternel. Ses pères de mères sont Opium, Workaholic et Jet du Vivier. Cela amène de la dureté. Aujourd’hui, Icare est le cheval de mes filles, Nolwenn et Gwendoline, et de mes petits-enfants. Moi, je l’entraîne et ma femme le prend en photos (rires)…

Votre cadeau de mariage s’est vite montré prometteur ?
Y.L.- Pas vraiment et son histoire est vraiment particulière. Quand je l’ai récupéré après la vente, je l’ai déposé au débourrage. Deux jours après, il ne marchait plus. On a essayé de faire casser la vente mais cela n’a pas été possible. Le vétérinaire qui l’a vu nous a dit qu’il était condamné. On n’a jamais su ce qu’il avait eu. On l’a laissé trois mois au box puis il a fait deux mois de paddock et tout est rentré dans l’ordre. Au débourrage, il était très commun. Quand j’ai commencé à le travailler, il a fait des coliques, des grosses coliques. J’ai appelé la clinique de Langon. Ils l’ont pris en charge mais, le soir, ils me disent : "Il ne va pas s’en sortir". Le lendemain matin, il sautait partout dans le box ! Je l’ai laissé trois semaines tranquille et, quand je l’ai réattelé, il refait des coliques ! Tout le monde me conseillait d’arrêter avec lui mais je voulais continuer. C’était quand même notre cadeau d’anniversaire de mariage !

Incroyable cette histoire. Il a quand même fallu que tout rentre dans l’ordre après.
Y.L.- Oui, cela a été de mieux en mieux. Je l’ai qualifié en mai de ses 3 ans à Bordeaux (en 2021). Et en courses, il m’a vite montré des moyens. Par exemple en début de carrière, lors de sa deuxième victoire, obtenue à Castéra-Verduzan (le 9 août 2021), il avait fait un truc. Quand il a changé de vitesse, il allait vraiment vite. Son dernier kilomètre était vraiment très beau. Il n’a fait ensuite que gravir les échelons.

A-t-il quelque chose de particulier ?
Y.L.- Il ne travaille pas comme les autres. Il est froid et lymphatique au travail mais, dès qu’on le sollicite, il va des "quatre-pistons". Le reste du temps, c’est un cheval cool. Il sort à la promenade dans les bois et ne bouge jamais.
©Couleur Casaques
Le Speed Cup Tour 2025 : "un bilan d’étape positif"
Avec plusieurs socioprofessionnels du Centre-Est, dont l’entraîneur Maxime Busset, Philippe Bouchara, le président de la société des courses de Vichy, est de ceux qui ont œuvré à la création de la Speed Cup d’abord, puis du Speed Cup Tour. Ce dernier en est à sa troisième édition. Sa vocation est de faire de la Speed Cup, seule épreuve en batteries et finale du programme français, disputée en outre sur le mile, une course convoitée et motivante pour ses participants. Le circuit qualificatif joue-t-il désormais son rôle ? De plus en plus selon Philippe Bouchara : "On constate que le Speed Cup Tour commence à s’installer dans les consciences des professionnels. Avant, ils ne le connaissaient pas ou ne s’y intéressaient pas. Ils sont maintenant de plus en plus nombreux à jouer le jeu. Les dotations distribuées à l’issue de la finale y sont aussi sans doute pour quelque chose. Et pour ne pas tuer le suspense et rendre la Speed Cup vraiment attractive, nous avons fait le choix de doubler les points dans la finale. Cela permet de laisser à tout le monde une chance de remporter le circuit lors de la réunion de clôture, avec batteries et finale. Notre bilan actuel de l’édition 2025, après la 6ème étape de Vichy du 2 juin, est positif avec plusieurs participants qui ont été fidèles au SCT déclarant d’ores et déjà leur intérêt pour la finale."
Singularité du programme français, la Speed Cup pourrait-elle essaimer ? Philippe Bouchara aimerait et remarque : "C’est très difficile d’exister et d’être visible avec une seule épreuve de type batterie et finale dans l’année. La formule existe à Vichy, et c’est évidemment très bien pour nous, mais l’idéal serait d’inventer un petit circuit de plusieurs courses de ce type. Apparemment, ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant."

La question de la distance : une dissonance dans le concept
Imaginé et conçu sur la notion de vitesse, avec une épreuve originelle, la Speed Cup, qui se dispute sur le mile (1.609m autostart), le produit final est sorti du cadre. Quatre des sept épreuves qualificatives avant la finale, se disputent sur plus de 2.300 mètres. Deux ne bénéficient pas de l’autostart. On n’est donc pas dans une offre homogène et marquée du sceau de la vitesse comme pourraient le laisser entendre la dénomination du circuit (Speed Cup Tour) et aussi sa conclusion, conçue dès l’origine dans la forme batteries et finale sur le mile. On pourrait imaginer un concept plus poussé avec des épreuves déclinées sur un créneau allant du mile à 2.200/2.300 mètres autostart. Voilà un axe d’évolution du concept du Speed Cup Tour. Histoire de cohérence.
1️⃣. Saint-Galmier (samedi 15 mars) : 2.000m autostart
1er Glamour Yoma – 1’13’’9
2️⃣. Cavaillon (mardi 8 avril) : 2.525m autostart
1er Icare du Béryl – 1’13’’0
3️⃣. Cavaillon (samedi 26 avril) : 2.600m (avec recul de 25m)
1er Icare du Béryl – 1’13’’0
4️⃣. Lyon-Parilly (dimanche 27 avril) : 2.000m auto
1er Impulse Julry – 1’12’’7
5️⃣. Beaumont-de-Lomagne (samedi 24 mai) : 2.400m autostart
1er Hydromel – 1’17’’6
6️⃣. Vichy (lundi 2 juin) : 2.800m autostart
1er Historic Day – 1’14’’0
7️⃣. Feurs (vendredi 13 juin) : 2.225m
8️⃣. Vichy (Batteries et Finale) (samedi 5 juillet) : 1.609m autostart

CLASSEMENT SPEED CUP 2025
1. Icare du Béryl (4 participations) – 43 points
2. Impulse Julry (2 participations) – 25 pts
3. Hydromel (3 participations) – 22 pts
4. Galopin des Champs (4 participations) – 21 pts
5. Glamour Yoma (2 participations) – 21 pts
6. Iliano des Plaines (2 participations) – 16 pts
7. Filou de Sita (3 participations) – 15 pts
8. Historic Day (1 participation) – 15 pts
9. Il Vient du Lude (2 participations) – 11 pts
10. Fox Papa Tango (1 participation) – 10 pts
10. Galveston (1 participation) – 10 pts
10. Harmony La Nuit (1 participation) – 10 pts

Deux classements et des lots en double
Pour encourager les vocations des professionnels de la Fédération du Centre-Est mais aussi faire venir des candidats "hors les murs régionaux", les organisateurs proposent un double classement avec des lots identiques dans chaque tableau (5.000 € à chaque fois). Il y a donc :
■ un classement du SCT (entraineurs) du Centre-Est,
■ un classement du SCT (entraineurs) hors Centre-Est.
Dans chaque cas, les lots sont les suivants :
◆1er : un voyage d’une valeur de 2.500 €
◆2ème : un voyage d’une valeur de 1.500 €
◆3ème : un voyage d’une valeur de 1.000 €

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