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Actualité - 31.07.2025

Haras de la Paumardière, Carine Romarie et Benoît Quesne

À un mois du lancement des ventes de yearlings qui s’enchaîneront à l’initiative des différents organisateurs des ventes publiques, nous vous proposons de rencontrer quelques-uns des préparateurs et présentateurs les plus présents du marché. Troisième des six épisodes : le haras de la Paumardière.

Le troisième épisode de notre série consacrée aux présentateurs nous emmène une fois n'est pas coutume en Mayenne quand la Normandie demeure le berceau principal de cette activité. Nous sommes précisément à Bazougers, entre Laval et Meslay-du-Maine. C'est ici qu'en 1985, Daniel Romarie se lance dans l'élevage de trotteurs avec le label "Danica" qui perdure. La structure initiale de La Paumardière s'est développée au fil des années avant que sa fille Carine et son compagnon Benoît Quesne, forts notamment de leur expérience dans l'élevage de pur-sang en France et à l'étranger, prennent la succession en 2009. Sur plus de cent hectares aujourd'hui, le haras de la Paumardière est devenue le premier haras en nombre de poulinages (pur-sang et trotteurs) avec 170 naissances en moyenne par an. Quant à l'activité de préparateurs pour les ventes, elle a débuté il y a quinze ans.

Fiche d’identité du Haras de la Paumardière
■ Début d’activité : 2010
■ Nombre de yearlings présentés : 39 à Deauville et 27 à Caen
■ Estimation du nombre de visites d’inspection : on devrait avoir une douzaine de visites. Nous sommes excentrés géographiquement, donc nous acceptons dès que nous sommes contactés.
■ Mode de facturation : nous n’oublions pas que nous sommes nous-mêmes éleveurs avant d’être préparateurs. Nous facturons ainsi en fonction du tarif de vente du yearling. En-dessous de 30.000 €, nous faisons un forfait identique à tous nos clients. Au-dessus, c’est un pourcentage sur le prix de vente.


24h au trot.- Quelle définition pouvez-vous donner de votre activité/métier ?
Carine Romarie.- Coach sportif ! On veut rendre les yearlings que nous présentons plus beaux et plus musclés. Tous les jours, on leur fait faire de la musculation. On fait aussi un peu d’esthétique. Leur nourriture contient un peu plus de protéines afin d’être plus musclés. Je trouve donc que notre activité ressemble un peu aux principes d'un coach sportif.

Comment abordez-vous cette nouvelle année de ventes. Dans quel état d’esprit général ?
L’état d’esprit général n’est pas très bon clairement. La situation de la filière est compliquée avec des enjeux du PMU moins bons. Tout le monde est un peu inquiet quant à l’avenir. Chaque année, les ventes de yearlings représentent en quelque sorte la clé de voûte et je trouve que c’est encore un peu plus le cas en 2025 parce que l’on sent de l’inquiétude. Nous avons eu des premières visites de courtiers et je pense que la tendance est que le beau, le luxe sera un peu plus cher que d’habitude. En revanche, le medium et le moins bien ne sera pas intéressant. Ce sont les premiers échos. On sent de l’appréhension chez les vendeurs. On anticipe déjà à demi-mot des ventes à la baisse.

Comment a évolué votre portefeuille de clients (éleveurs/vendeurs) ces dernières années ?
Cela fait des années que nous travaillons avec les mêmes éleveurs dans un climat de confiance. Cette saison, nous avons de nouveaux vendeurs parce que les structures normandes avec lesquelles ils travaillaient affichaient déjà complet. Globalement, nous avons eu plus de demandes et avons refusé beaucoup plus de yearlings que d’habitude. Comment l’analyser ? Je pense qu’on sent que la crise arrive et que les vendeurs préfèrent vendre plus rapidement. Il y a des gens qui exploitaient leur production par le passé et qui veulent vendre cette année. On ressent tous que cela va être compliqué.

Les attentes du marché (du côté des vendeurs et du côté des acheteurs) ont-elles évolué récemment ? Si oui qu’avez-vous modifié dans vos pratiques ?
Les attentes des acheteurs sont plus élevées. Il ne faut plus de défaut aujourd’hui. Il y a dix ou quinze ans, on nous pardonnait un suros ou un yearling avec un petit défaut d’aplomb. Maintenant, tout doit être parfait, avec des dossiers vétérinaires en béton. On n’a plus le droit à l’erreur. Les acheteurs sont très exigeants sur ce qu’ils achètent dans tous les domaines. Ils veulent une qualité irréprochable. Or, il est compliqué d’avoir du "parfait" avec du vivant.

Peut-on faire selon vous sans la vidéo et les dossiers vétérinaires aujourd’hui ?
Non ! On ne peut pas se le permettre. On s’appuie beaucoup sur les dossiers vétérinaires pour expliquer et étayer. C’est une aide. Je trouve que cela nous permet de vendre en toute transparence : voilà ce que l’on vend, vous avez toutes les infos. Les acheteurs le réclament d'ailleurs. J’ai vu des radios refaites à Deauville sur des gros lots car il y avait un doute sur la radio de base. Les acheteurs veulent être sûrs de ce qu’il y a ou de ce qu’il n’y a pas. Il n’y a pas de place au doute. Si c'est bien expliqué aux clients, ils le comprennent. Cela a un coût mais, derrière, c’est le coût de la tranquillité. Cela permet aussi de connaître notre approche de vente. Si le dossier vétérinaire d’un yearling présente un défaut, cela permet de réfléchir au tarif de vente. Il y aura une petite perte mais, au moins, il sera vendu.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune éleveur qui se lance avec le projet de vendre sa production ?
Qu’il vaut mieux privilégier la qualité que la quantité. Aujourd’hui, c’est la qualité qui fait la différence. Faire de la quantité sans qualité peut-être pour exploiter mais pas pour vendre. Sans qualité, cela n’intéresse plus personne. Les acheteurs le disent : acheter un cheval pas cher c’est encore trop cher quand il n’y a rien derrière. Combien de fois l’ai-je entendu aux ventes ? Il mange comme les autres, prend le même temps d’entraînement que les autres, etc.

Quels indicateurs vous permettront de dire que vos ventes ont été réussies ?
La satisfaction de nos clients et surtout si les yearlings ont été vendus à des tarifs corrects vis-à-vis du prix de saillie et des coûts d’élevage. C’est ce que je regarde en priorité. Notre but est de bien vendre, cher par rapport au prix de saillie, pas forcément cher par rapport à la totalité de l’offre. Ce n’est pas le pourcentage de vendus. Je vois des gens qui vendent très peu cher, mais il n’y a pas de rentabilité. Alors, oui, le cheval est vendu, mais cela n’a pas d’intérêt. On sait aussi très bien que le pourcentage de vendus n’est pas corrigé derrière s’il y a des retours.
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