La vitrine des ventes en six points
La première des trois journées des ventes de yearlings sélectionnés s'est clôturée tard mercredi soir. Pour être exact, c'est même jeudi matin qu'elle s'est terminée puisque les derniers lots sont passés sur le ring après minuit. Le dernier coup de marteau, à 135.000 €, a aussi été accompagné d'une forme de soulagement. La séance a en effet été longue à démarrer, offrant un bilan intermédiaire inquiétant. Mais la seconde partie, dynamique et soutenue, a rééquilibré les choses. Jusqu'à un certain point néanmoins puisque ce jour 1 est en retrait sur les exercices 2024 (record) et 2023. Nous vous proposons de retenir six enseignements de cette journée.
La bascule a eu lieu aux alentours du lot 50. À ce moment, le taux de vendus est à la peine, et même inférieur à 50 % (24 vendus avec les 50 premiers numéros). Puis la machine des ventes de sélection a décollé. Avec un final à moins de 6 M€ (5.830.000 €), on est en recul de 8,4 % sur l'exercice record de l'an dernier, boosté il est vrai par le top historique de Nodessa Josselyn (Ready Cash) à 740.000 €. Mais aussi de 4,7 % sur 2023, année du lancement de la formule actuelle avec un jour 1 dédié au haut de gamme. Voilà un recul finalement acceptable dans le contexte économique que l'on connaît. Notons aussi que ce jour 1 s'est clôturé par une hausse du taux de vendus (63,7 % contre 61,5 % en 2024). Voilà un rebond d'activité toujours rassurant.
1️⃣.Les chiffres-clés
Le marché du jour 1, le plus sélectif des trois jours dans sa configuration Premium plus, a tenu son rang dans un marché un niveau moins relevé que les précédentes éditions. Avec 14 lots à 100.000 € et plus (14 %), on est en dessous de 2024 (19 lots et 20 %) et de 2023 (20 lots et 22 %). Le segment à moins de 50 K€ représente 53 % des ventes contre 46 % l'an dernier (et 53 % également en 2023). Le constat qui s'impose : le marché a perdu en intensité dans sa partie la plus élevée cette année comme en témoigne aussi l'évolution de la médiane. À 42.000 € cette année, elle recule par rapport à 2024 (50.000 €) et 2023 (49.000 €). Un fait qui est aussi évidemment corrélé à la densité de chaque catalogue. Retrouvez les évolutions des grands indicateurs du jour 1 des ventes depuis 2013 dans notre graphique.
→ Prix >=200.000 €
2025 : 2 (2 %) |
2024 : 1 (1 %) |
2023 : 3 (3 %)
→ 100.000 € <= Prix < 200.000 €
2025 : 12 (12 %) |
2024 : 18 (19 %) |
2023 : 17 (19 %)
→ 50.000 € <= Prix < 100.000 €
2025 : 33 (33 %) |
2024 : 32 (33 %) |
2023 : 23 (25 %)
→ 20.000 € <= Prix < 50.000 €
2025 : 45 (45 %) |
2024 : 35 (36 %) |
2023 : 42 (46 %)
→ Prix < 20.000 €
2025 : 8 (8 %) |
2024 : 10 (10 %) |
2023 : 6 (7 %)
Chiffres-clés vente Yearlings Sélectionnés - Jour 1
◆Présentés : 158 (vs 161 en 2024)
◆ Vendus : 100 (63,29 % de vendus) vs 99 (61,5 %)
● Prix moyen : 58.300 € (vs 64.263 €)
● Médiane : 42.000 € (vs 50.000 €)
● Total enchères : 5.830.000 € (vs 6.462.000 €)
2️⃣.Ready Cash, son dernier tour de piste
Avec 12 de ses 16 produits vendus (75 %) pour un total de 1.355.000 € (et un prix moyen de 112.917 €),
Ready Cash (Indy de Vive) est - évidemment - le numéro 1 des étalons du jour 1. Il a été la locomotive de la vente mais affiche des résultats à un niveau inférieur à ses derniers standards. En 2024, il revendiquait un chiffre d'affaires de 1.615.000 € pour 8 vendus (prix moyen de 201.875 € en prix moyen), une valeur gonflée par son top à 740.000 €. En 2023, dans un périmètre comparable, il affichait 1.183.000 € pour 9 vendus (prix moyen de 131.444 €).
3️⃣.Étalons : qui pour succéder au roi ?
Le dauphin naturel de
Ready Cash reste son fils
Face Time Bourbon, 2ème au classement des étalons mais dont on peut constater un léger tassement du prix moyen à 77.700 € contre 86 K€ l'an passé et 104 K€ en 2023. L'incontournable référence
Royal Dream suit devant
Boccador de Simm doublement cité : il a enregistré sa première vente à plus de 200.000 € sur le marché des yearlings et est aussi le père de
Just A Gigolo, cinquième du classement des sires et premier "jeune étalon" devant
Idéal du Pommeau. Mention spéciale enfin à
Golden Bridge qui affiche le plus fort coefficient multiplicateur parmi les meilleurs reproducteurs : neuf !
4️⃣. Les tops-acheteurs
■ La montée en puissance graduelle de Marc Sassier
Numéro 1 des acheteurs du jour 1 avec sept lots pour un total de 449.000 € (prix moyen de 64.143 €), Marc Sassier est pour la première fois top acheteur. Cela concrétise une progression graduelle à ces ventes de yearlings du professionnel mayennais qui avait occupé la 6ème place l'an dernier du tableau des acheteurs sur l'ensemble des trois jours (6 lots pour 280.000 € soit un prix moyen de 56.000 €) et la 12ème en 2023 (4 lots pour 202.000 € soit un prix moyen de 50.500 €).
■ Gaetano Pezone, le numéro 1 des courtiers
Deuxième acheteur du jour 1 avec six lots pour 388.000 € (64.667 € en prix moyen), l'Italien a encore été très actif.
"Je suis satisfait de ma journée" nous dit-il. "Tous mes achats avaient été cochés et repérés." Il a aussi procédé à un rachat pour un client italien du lot 49,
Olivier du Lys (Ready Cash) pour 190.000 €.
"Mon client qui avait acheté la mère pleine en voulait plus."
5️⃣. Les acteurs émergents
■ Elodie Chenet en pleine lumière
Déjà vue sur les places de ventes par le passé, dans le cadre de l'Ecurie des Ludels, Elodie Chenet change de braquet cette année. Elle a fait focus pour le compte de nouveaux investisseurs, dont un issu de l'univers équestre, sur le très haut de gamme. Sous enchérisseuse sur le top price du jour, à 280.000 €, elle a signé deux bons pour un total de 335.000 €. Leur point commun ? Il s'agit de deux mâles issus de
Boccador de Simm avec une mère par
Ready Cash.
■ Bastien Clairet monte encore en gamme
Jeune professionnel installé dans la Loire, à Montround-Les-Bains, Bastien Clairet conforte sa montée en puissance sur le marché des yearlings. L’entraîneur qui anime un effectif d’une vingtaine d’unités, incluant des représentants de l’élevage Piya (
Indiana Piya) et de Jean-Pascal Bragato (
Lexki du Gers et
Kashmir du Gers), a acheté le dernier lot de la vente, le numéro 169,
Ozzy Mill (Ready Cash), à 135.000 €. Il a agi pour le compte d’une association avec l’Ecurie Unicap, les deux étant également liés via l’Ecurie des Deux Collines. L’an dernier, justement pour les Deux Collines, Bastien Clairet avait obtenu quatre lots à cette vente de yearlings Arqana Trot, mais lors des jours 2 et 3, pour un total de 85.000 €. Le panier acheteur comprenait notamment un fils de
Face Time Bourbon à 31.000 €. Cette fois en mettant 135.000 € lors du jour 1, Bastien Clairet change de tableau.
"C’est un poulain pour lequel nous avons eu un coup de cœur en voyant sa vidéo" confie Bastien Clairet.
"Nous savions qu’il nous faudrait monter et nous avons construit un projet pour son achat. À 135.000 €, nous sommes dans la partie haute de notre budget mais le poulain en valait la peine." Bastien Clairet et ses propriétaires de l’Ecurie Unicap devraient encore être actifs lors des jours 2 et 3. À suivre.
6️⃣. Jean-François Henocq, entre émotion et euphorie
Eleveur qui s'est construit en pariant très vite sur Ready Cash, devenant avec son associé Denis Legrand porteur de 20 parts de l'étalon du siècle, Jean-François Henocq a connu une soirée forte en émotion. Eleveur, avec le précité Denis Legrand et Daniel Belzic, de la pouliche top price
Osez Joséphine (Ready Cash) à 280.000 €, il a aussi vendu avec les deux mêmes comparses
Obiwan Kenobi (Ready Cash), le top 3 du jour 1 à 160.000 €. Dans les deux cas, une recette similaire : un produit de...
Ready Cash issu d'une mère de très grande origine en provenance de l'effectif de l'Ecurie Hunter Valley.
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