... © SETF
Actualité - 23.12.2025

Pleins feux sur le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5

La grande échéance approche. Et ce dimanche, un nouvel épisode des Amérique Races sera proposé avec le Prix de Bourgogne (Groupe 2), Qualif 5 du grand feuilleton de l'hiver. L'épreuve a ceci de particulier qu'elle est la seule dans les quatre au format intergénérationnel (les Amérique Races Q1, Q2, Q5 et Q6) à se réaliser avec l'aide de l'autostart, sur la distance de 2.100 mètres. Cet exercice de vitesse, idéalement placé à quatre semaine du grand objectif, propose une riche histoire. Et comme pour les autres volets qualificatifs précités, ses quatre premiers seront qualifiés d’office pour le championnat du monde des trotteurs.

La singularité du Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 (Gr.2), celle d'être la seule parmi les quatre épreuves qualificatives inter-générations à se disputer sur une distance plus courte que le Prix d'Amérique Legend Race (Gr.1), la propulse en pourvoyeuse privilégiée de vainqueurs du Prix d'Amérique. Le doublé Bourgogne-Amérique lors du même meeting est la formule qui connaît le plus de succès. Depuis les années 1960, ils sont douze champions différents à avoir réalisé l'enchaînement. C'est sensiblement plus que les Prix de Bretagne Amérique Races Q1 et du Bourbonnais Amérique Races Q2 qui n’ont fourni, respectivement, que neuf et huit lauréats de l’épreuve reine.

© SETF

Le bon tremplin de la dernière édition

Le dernier vainqueur du Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 est tout simplement Idao de Tillard. Et un mois plus tard, le crack s'imposera pour la deuxième fois dans le Prix d'Amérique. Avant lui, on retrouve Face Time Bourbon, auteur de le même enchaînement en 2021, tout comme Bold Eagle, en 2017, tandis que leur père, Ready Cash, avait fait de même, par deux fois, en 2011 et en 2012. Auparavant, on relève les passes de deux de Meaulnes du Corta, en 2009, de
Jag de Bellouet, en 2005, de Késaco Phédo, en 2004, de Moni Maker, en 1999, d’Abo Volo, en 1997, d’Ourasi, en 1987 et 1988, de Lurabo, en 1984, ou encore, plus lointainement, de Roquépine, en 1967, celle-ci en rendant vingt-cinq mètres dans la première des deux compétitions.

Une place de choix pour les monstres sacrés

En l'absence du tenant du titre, le doublé ne sera pas possible cette année. Ce fait demeure compliqué à réaliser mais bien sûr pas impossible. Ils sont huit à compter au moins deux titres dans cette épreuve et trois y ont signé un triplé. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce trio d'élite appartient au club le plus sélectif du trot français. Avec Ourasi, Ready Cash et Bold Eagle, ce sont les monstres sacrés qui ont illuminé le "Bourgogne".

Multiples gagnants du Prix de Bourgogne Q5 :
Ourasi (x3) : 1987, 1988, 1989
Ready Cash (x3) : 2011, 2012, 2013
Bold Eagle (x3) : 2017, 2018, 2019
Khali de Vrie (x2) : 1983, 1985
Vourasie (x2) : 1994, 1995
Insert Gédé (x2) : 2002, 2003
Késaco Phédo (x2) : 2004, 2007
Meaulnes du Corta (x2) : 2008, 2009

Une épreuve oscillante du calendrier

Si, jusqu'en 1978, le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 se déroule toujours en janvier, la course devient "bougeante" en 1979, pour se caler sur la date du Prix d'Amérique (fixée au dernier dimanche de janvier). Depuis, elle se déroule certaines années en décembre, d'autres en janvier. Cette facétie a des conséquences inattendues. Il existe ainsi deux éditions du Prix de Bourgogne lors de la même année calendaire (cas par exemple en 1988 avec la course du meeting d'hiver 1987/1988 positionnée au 2 janvier et celle du meeting d'hiver suivant -1988/1989- au programme de la réunion du 31 décembre). Les deux épreuves ont été remportées par... Ourasi. En revanche, il n'y a pas eu de "Bourgogne" à l'agenda de 1987. La dernière année blanche a été 2020. Oscillation entre année double, année blanche et année "normale", la rythmique de l'épreuve est de ce point de vue atypique.

Une de Mai, la dernière à jamais

C'est lors du meeting d'hiver 1985/1986 que le Prix de Bourgogne a vu l'introduction de l'autostart. Disputée le 28 décembre 1985, cette édition comte comme vainqueur Noble Atout (Ura). Lorsqu’elle se disputait départ volté, la course a longtemps imposé un rendement de distance de vingt-cinq mètres aux concurrents les plus riches. Dans cette configuration, c'est la championne du comte Pierre de Montesson, Une de Mai (Kerjacques), qui, en 1972, a été le dernier vainqueur à rendre vingt-cinq mètres avec succès.

L'étonnante absence

L'orientation "vitesse" du Prix de Bourgogne Q5, avec l'entrée en scène de l'autostart au mitan des années 1980, pourrait donner à penser que le palmarès de l'épreuve fait une part conséquente aux trotteurs étrangers. Faux. Ils ne sont que trois lauréats ambassadeurs de stud-books étranger au tableau d'honneur : les américains Moni Maker (Speedy Crown) et Solvato (Donato Hanover), en 1999 et 2015, et le norvégien Cokstile (Quite Easy) en 2022. À noter que le vainqueur de 1960, Jariolain (Carioca II), sous bannière italienne, représentait bien l'élevage tricolore.
On note de facto une absence totale au palmarès de représentants suédois et italiens. Cette année, la participation attendue du suédois Borups Victory (Googoo Gaagaa) pourrait ouvrir une brèche dans cette litanie d'absence.
© Aprh
Borups Victory

La prime de la jeunesse au surdoué Hadol du Vivier

Il faut remonter au surdoué Hadol du Vivier (Mitsouko), lors du meeting d'hiver 1977/1978 pour retrouver un élément âgé de 5 ans au palmarès (avec une épreuve disputée en janvier 1978). Contrairement aux autres épreuves comparables des Amérique Races (Q1, Q2 et Q6), les vainqueurs jeunes sont rarissimes. Même des cracks de la trempe de Bold Eagle et Face Time Bourbon affichent 6 ans au mieux dans le palmarès. Ourasi avait 7 ans lors de son premier succès. Avant Hadol du Vivier, Ofanto (Quiproquo II) avait aussi réussi à mettre son nom à l'âge de 5 ans, en 1963.
La conséquence est immédiate : l'âge moyen des vainqueurs de la Q5 lors de la dernière décennie est le plus élevé des Amérique Races. Il s'établit à 7,4 ans pour le Prix de Bourgogne Q5 contre :
◆ 6,2 ans pour le Prix de Bretagne Q1,
◆ 5,7 ans pour le Prix du Bourbonnais Q2,
◆ 6,9 ans pour le Prix de Belgique Q6,
◆ 6,4 ans pour la grande finale de la Legend Race.

Un record au féminin...

Le record de l'épreuve a été fixé en 2023 par Délia du Pommereux (Niky) dans la réduction kilométrique d'1'09''6. Elle devenait ce jour-là la première à passer sous la barre de 1'10 dans le Prix de Bourgogne Q5. Depuis, Idao de Tillard l'a rejoint sur ce point en affichant 1'09''8 l'an dernier.

... mais des juments à la peine depuis l'an 2000

Si les juments ont nourri avec constance le palmarès de la course depuis les années 1960, avec neuf lauréates différentes jusqu'à la fin des années 1990, il n'en est plus de même au XXIème siècle. Elles ne sont que trois lors des vingt-cinq dernières années.
→ Les huit lauréates avant 2000 : Roquépine (1967), Vanina B (1971), Une de Mai (1972), Clissa (1976), Khali de Vrie (1983, 1985), Réussite de Rozoy (1991), Uka des Champs (1993), Vourasie (1994, 1995), Moni Maker (1999)
→ Les trois gagnantes depuis 2000 : Olga du Biwetz (2010), Billie de Montfort (2020) et Délia du Pommereux (2023)

Les hommes qui règnent sur le Bourgogne

L'édition à venir du Prix de Bourgogne Q5 ne modifiera pas les compteurs des professionnels les plus titrés dans l'épreuve. Franck Nivard (chez les drivers) et Sébastien Guarato (chez les entraîneurs) ne participeront en effet pas à l'épreuve.

Record victoires drivers
● Jean-René Gougeon (x5) : Une de Mai (1972), Hadol du Vivier (1978), Ourasi (1987, 1988, 1989)
● Franck Nivard (x5) : Ready Cash (2012, 2013), Bold Eagle (2017, 2018, 2019)
● Roger Baudron (x4) : Quérido II (1968), Khali de Vrie (1983, 1985), Réussite de Rozoy (1991)
● Trois victoires dans la course : Jean-Claude Hallais, Michel-Marcel Gougeon, Yves Dreux, Jean-Michel Bazire, Pierre Levesque

Record victoires entraîneur
● Sébastien Guarato (x5) : Bold Eagle (2017, 2018, 2019), Billie de Montfort (2020), Face Time Bourbon (2021)
● Henri Levesque (x4) : Oscar RL (1965), Roquépine (1967), Upsalin (1970), Hadol du Vivier (1978)
● Roger Baudron (x4) : Quérido II (1968), Khali de Vrie (1983, 1985), Réussite de Rozoy (1991)
● Jean-René Gougeon (x4) : Une de Mai (1972), Ourasi (1987, 1988, 1989)

Dans la légende de Moni Maker
Immense championne américaine, dont le palmarès s'orne des Hambletonian Oaks et Nat Ray aux Etats-Unis, du Prix d'Amérique, de France et de l'Elitloppet en Europe (liste très loin d'être exhaustive), Moni Maker a remporté l'édition 1999 du Prix de Bourgogne Q5 en prélude à son sacre dans le Prix d'Amérique. Cette course a aussi constitué la première des cinq associations avec un jeune driver de l'époque, choisi par l'entourage de la championne, un certain Jean-Michel Bazire.

© ScoopDyga
Moni Maker à Vincennes

A voir aussi :
...
Option "Belgique" toujours ouverte pour Go On Boy

Deuxième en laissant une très belle impression, dimanche dans le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 (Groupe 2), et ce dans le cadre d'une quasi rentrée, Go On Boy (Passsword) a aussi convaincu son entraîneur Romain Derieux. ...

Lire la suite
...
Nyassa Daxel montre un nouveau visage

Fille de la classique Axelle Dark (Ready Cash), lauréate du Prix Albert Viel (Groupe 1), mais aussi nièce du non moins classique Briac Dark (Prince Gédé), Nyassa Daxel (Earl Simon) réalise, ce mardi, une meilleure valeur que ...

Lire la suite
...
Metidja, la plus forte au sprint

Le Prix de Pithiviers s'est déroulé selon la formule convenue de "course tactique". Les dix drivers au départ de m'épreuve ont en effet vite joué au chat et à la souris. À ce petit jeu, Alexis Collette en est ...

Lire la suite
...
Metidja, la plus forte au sprint

Navy Seal, des débuts attendus Triplement étoilé dans Province Courses l'Hebdo lors de sa qualification enregistrée en 1'14''5 le 18 décembre dernier à Caen (1'12''2 pour son dernier kilomètre), Navy Seal (Royal Dream) sera l'attraction du ...

Lire la suite