Hokkaido Jiel, le qualifié de la résilience

L'histoire d'Hokkaido Jiel avec les Amérique Races est déjà riche. Le représentant de l'Ecurie Luck n'a-t-il pas pris la deuxième place du Prix d'Amérique Legend Race (Groupe 1) en janvier 2024 ? Cette performance au sommet nourrit une histoire qui a aussi connu des bas. Sa qualification dans le Prix de Bourgogne-Amérique Races Q5 (Gr.2), dimanche, écrit une nouveau chapitre d'un candidat revenu de loin après des ennuis de santé. Ce qualifié, plus que tout autre, est porté par la résilience.

Le pensionnaire de Jean-Luc Dersoir n'avait manqué aucun des premiers rendez-vous des Amérique Races du meeting 2025/2026. Sixième des Prix de Bretagne Q1 (Gr.2) et du Bourbonnais Q2 (Gr.2), sa course à la qualification a connu son dénouement dans la Q5. Quatrième du Prix de Bourgogne après avoir endossé le rôle d'animateur (un rôle inhabituel dans sa carrière) , Hokkaido Jiel (Brillantissime) possède dorénavant son pass pour le Prix d'Amérique Legend Race (Gr.1). Le soulagement est palpable dans son entourage. Il faut dire que l'ambassadeur de la casaque abeille de l'Ecurie Luck a connu un événement traumatique il y a un an, à quelques jours du Prix d'Amérique pour lequel il était qualifié. Déclaré forfait dans le championnat du monde, il n'a retrouvé le chemin des hippodromes qu'au tout début du meeting. Voilà qui en fait le parfait résilient.

Une troisième qualification pour les finales
Hokkaido Jiel est un fidèle des Amérique Races. Il participait dimanche pour la 13ème fois à une épreuve qualificative du circuit. Il fait partie pour le troisième meeting d'hiver consécutif des qualifiés pour les finales (lire le détail en fin d'article). Elément classique au sein de sa génération, quatrième des Prix Albert Viel (Gr.1) et Critérium des 3 Ans (Gr.1), il compte un Groupe 1 à son palmarès : le Prix René Ballière (Gr.1) 2023 dans le chrono d'1'09''1 (sur 2.100m autostart). Mais le titre de gloire d'Hokkaido Jiel est sa 2ème place dans le Prix d'Amérique Legend Race (Gr.1) 2024, précédé par le seul Idao de Tillard (Sévérino).Eric Frémiot est le manager de l'Ecurie Luck, fondée par son grand-père Jean Luck. Rencontré une petite heure après la course, dimanche à Vincennes, il nous livre ses impressions.

24h au trot.- La qualification d’Hokkaido Jiel arrive à point nommé. Ce n’est pas une première pour lui et vous et pourtant, on ressent un plaisir particulier dans votre équipe. Vous confirmez ?
Eric Frémiot.- C’est vrai. D’abord, il faut toujours dire qu’une telle performance est la concrétisation du travail de toute une équipe, des gens qui s’en occupent au quotidien. Cette année, la qualification a une saveur particulière après la mésaventure de l’année dernière. Le voir revenir à son meilleur niveau dans les courses prestigieuses, c’est vraiment un bonheur.

Rappelez-nous ce qu’i s’est passé il y a un an.
Eric Frémiot.- L’an dernier, il s’était bien qualifié, avec deux billets en poche (N.D.L.R. : 3ème du Prix du Bourbonnais Q2 et 4ème du Prix de Bourgogne Q5). Il était vraiment au top de sa forme puis il a eu une petite touche au postérieur droit. Rien d’extrêmement grave mais suffisamment grave pour pouvoir le courir sans prendre un risque dans le Prix d’Amérique. On a donc fait le choix de l’arrêter pour qu’il se remette. Aujourd’hui, il est là et c’est ce qui fait aussi l’émotion pour tous ceux qui s’en occupent.

Hokkaido Jiel n’a effectué sa réapparition que le 30 octobre, le jour de lancement du meeting d’hiver, directement à Vincennes. Ce scénario ne possédait-il pas d'alternatives ?
Eric Frémiot.- On a fait le choix de prendre notre temps dans ce processus de retour au haut niveau. Cette décision a été difficile mais elle nous paraissait presque comme une évidence. Il faut rappeler que le cheval devait effectuer au printemps sa saison de monte. Il ne pouvait pas vraiment travailler sérieusement en parallèle pour être compétitif en été. On a donc fait le choix d’attendre l’entrée de meeting pour le recourir et ce choix a l’air d’être le bon.

Le Prix d’Amérique vous fait (toujours) rêver ?
Eric Frémiot.- Le Prix d’Amérique est la course rêvée de tout le monde et mon grand-père (Jean Luck) a toujours cette course-là en point de mire. Il y a été deuxième lors des débuts comme propriétaire avec Ukir de Jemma (en 1993) et deuxième encore il y a deux ans avec Hokkaido. C’est vrai que le Prix d’Amérique a une aura particulière et c’est un point dans notre horizon qu’on essaie d’atteindre.

Hokkaido Jiel a désormais 8 ans et aura 9 ans dans le prochain Prix d’Amérique. Après son année quasiment blanche, le pensez-vous aussi fort qu’en 2024 ?
Eric Frémiot.- Je pense qu’il peut être aussi bien qu’il y a deux ans. Son entraîneur (Jean-Luc Dersoir) aussi. Au niveau moral, il n’a pas changé. Il est comme un poulain aujourd’hui encore. Physiquement il est bien. David (Thomain, son driver) l’a trouvé extra dans ses allures dimanche. On peut dire que tout est au vert.